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Clarysse : 4 millions de serviettes de bain équitables

Jules Clarysse s’est lancé dans la production de textile de bain à très petite échelle il y a plus de 70 ans déjà. Avec une production annuelle de 20 millions de serviettes de bain, dont 20 % d’équitables en 2014, Clarysse NV est aujourd’hui le chef de file du marché européen. Même durant la crise, Clarysse a continué à s’investir et à investir dans la durabilité.

Aujourd’hui encore, l’entreprise est dirigée par la famille Clarysse. Les deux petits-fils de Jules Clarysse, Luc et Bernard, en assurent la direction générale avec Peter Bauwens, leur directeur commercial. « J’ai commencé à travailler ici comme employé il y a 18 ans, après mes candidatures en médecine, » se rappelle ce dernier.

« En termes de durabilité, nous sommes le numéro un mondial dans notre secteur », explique Peter Bauwens. « La durabilité comporte tant un volet éthique qu’un volet écologique. Nous avons commercialisé nos premières serviettes de bain en coton équitable il y a environ dix ans maintenant. Après quelques années, nous avons mis au point une nouvelle gamme dans le droit fil de la philosophie de l’économie circulaire : Cradle to Cradle (C2C). » Ce modèle commercial vise à concevoir des produits de façon à ce qu’ils soient sûrs et recyclables d’un bout à l’autre de la chaîne de production.

4 millions de serviettes de bain équitables

Clarysse a choisi de ne pas trop augmenter le prix de ses textiles en coton équitable. « Le coton équitable revient un peu plus cher que le coton non équitable, mais nous ne facturons qu’un petit supplément de prix pour compenser le coût plus élevé du fil de coton. Nous avons pris le parti de miser sur les volumes », explique Peter Bauwens. « Nous voulons réaliser des bénéfices non pas en vendant les articles équitables à un prix supérieur, mais en écoulant de grandes quantités. »

« C’est justement grâce au fait que nos serviettes de bain en coton équitable ne coûtent pas beaucoup plus cher que les autres qu’elles remportent un franc succès », conclut Peter Bauwens. « Aujourd’hui, la vente de textiles équitables représente près de 20 % du chiffre d’affaires de Clarysse, soit environ 4 millions de serviettes de bain. Pouvez-vous vous imaginer combien de conteneurs de coton cela représente ? »

Peter Bauwens tire une grande fierté du succès des serviettes de bain équitables. « Nous y croyons vraiment, ce n’est pas juste un coup de marketing ! Le fait d’avoir notre propre vision de la durabilité donne un sens à ma vie. Je pourrais m’enfermer dans mon grenier et écrire un gros bouquin sur le sujet, mais ce n’est pas cela qui va aider les petits producteurs de coton. Nous avons un produit et c’est grâce à cela que nous pouvons effectivement faire une différence. »

Faire la différence

Tout le coton équitable utilisé chez Clarysse NV provient d’Afrique de l’Ouest, plus spécifiquement du Mali. « Les centaines de camions de coton équitable que nous importons permettent à un très grand nombre de petits producteurs maliens d’améliorer leur quotidien. Je me suis rendu au Mali avec ma famille il y a quelques années et j’ai vu de mes propres yeux que le commerce équitable y fait réellement une différence ! »

Transparence et volumes d’achat

Néanmoins, Peter Bauwens pointe aussi quelques problèmes. « Nous n’achetons pas notre coton directement auprès des producteurs maliens. Nous achetons le fil de coton à une filature certifiée, en laquelle nous avons une confiance totale. Mais il y a trop peu de transparence au niveau des chaînons entre le coton de la coopérative de producteurs et les conteneurs arrivant dans le port d’Anvers. Il y a encore un nombre important d’intermédiaires. »

« Un second problème se situe au niveau des distributeurs et des consommateurs », poursuit Peter Bauwens. « Tout le monde veut changer le monde, mais n’est pas disposé à payer plus pour y arriver. Les petits producteurs de coton équitable se plaignent tous des volumes d’achat trop faibles. La responsabilité en incombe partiellement aux distributeurs qui s’alignent toujours les uns sur les autres. De leur côté, les consommateurs sont aussi plus enclins à acheter du café ou des bananes équitables que des textiles équitables. »

Continuer à s’investir dans la durabilité

Clarysse a traversé une période difficile avec la crise financière et économique. « Il y a six ans, nous étions encore six fabricants belges de serviettes de bain. Nous sommes le seul à avoir survécu à la crise. Et il s’en est fallu de peu ! », nous confie Peter Bauwens. « Après trois années pénibles, le vent a tourné et nous avons connu trois années de croissance, tant en termes de chiffre d’affaires que de bénéfices. Pour moi, c’est grâce à notre plan stratégique, à notre persévérance, mais aussi à une bonne dose de chance. »

Tout au long de la crise, Clarysse a continué à s’investir et à investir dans la durabilité. « Lorsque tout va mal, on en arriverait presque à oublier certains principes. Et à penser que le commerce équitable ou la méthode de production C2C peuvent bien attendre. Nous avons résolument choisi de ne pas succomber à l’appel des sirènes. En plein cœur de la crise, nous avons reçu la visite du couple alors encore princier, Mathilde et Philippe. À l’époque, nous essuyions des pertes et ne savions même pas si nous passerions le cap de l’année, ce n’était donc pas simple. Mais nous leur avons expliqué notre philosophie sans arrière-pensée ni faux-semblant. »

Fin 2009, Clarysse a remporté le prix Cradle to Cradle du gouvernement flamand. « Nous avons été les premiers surpris. Nous avions certes introduit un dossier, mais nous ne nous étions pas encore concrètement lancés dans la production de serviettes biodégradables. Apparemment, le jury a estimé que notre potentiel de croissance était le plus prometteur et nous a octroyé cette récompense destinée à la recherche sur le C2C. »

Deux ans plus tard, Clarysse a lancé sur le marché sa première serviette de bain biodégradable. « Ces serviettes sont réalisées en coton, une fibre naturelle qui est bien entendu parfaitement biodégradable. Mais le problème résidait dans les teintures, le fil de confection et l’étiquette, qui ne le sont pas. Nous avons donc dû plancher pour trouver des solutions. » Clarysse adopte la même approche pour ses produits C2C que pour ses produits équitables. « Nous y croyons, nous ne les considérons pas juste comme une stratégie de marketing et nous ne demandons qu’un supplément de prix modéré. »

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www.julesclarysse.com
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