Rapport_WFTO_Creating new economy

Enquête d’opinion sur la consommation responsable 2021

A la demande d’Enabel, l’agence belge de développement, Incidence a réalisé une étude en ligne auprès de 1.515 personnes âgées de 16 à 80 ans vivant en Belgique.[1]

Cette enquête avait pour but d’appréhender les principales préoccupations des Belges, leurs critères de choix lors de l’achat de produits alimentaires, cosmétiques ou de vêtements, ou encore l’influence de la Crise Covid-19 sur ses critères. L’étude visait également à mieux connaître la perception des Belges quant aux produits équitables, éthiques, biologiques, écologiques et locaux, l’importance qu’ils leur accordent et leur avis sur une éventuelle législation en matière de devoir de vigilance des entreprises.

Les principaux résultats

Préoccupations et critères de choix des produits

  • Les préoccupations principales des Belges sont des problématiques proches ou qui les touchent directement. La santé, la pollution et le pouvoir d’achat arrivent en premières positions. La crise Covid-19 préoccupe toujours les Belges, mais significativement moins qu’en 2020.
  • L’idée de devoir adapter son mode de vie et de consommation est relativement bien intégrée par près de 2 Belges sur 3. Ils sont bien conscients que leurs comportements ont un impact sur le fonctionnement de la société et 39% d’entre eux disent avoir choisi de diminuer leur consommation de viande. La moitié des Belges reste malgré tout fidèle à leurs marques dans les grandes surfaces (principalement les plus âgés).
  • L’analyse des critères de choix de différents produits montre que le prix reste le principal critère pour l’ensemble des produits testés. Dans le cas de l’achat de produits textiles, le respect des conditions de production est le second critère pris en compte lors de l’achat (22%), alors qu’il est très peu considéré lors de l’achat de cosmétiques (7%) ou de produits alimentaires (5%).

Quelle est l’influence de la crise du Covid-19 ?

  • La Crise Covid-19 a modifié les critères de choix pour près de la moitié des répondants et plutôt pour les produits alimentaires que pour le textile ou les cosmétiques. La modification de l’importance des critères de choix est liée à l’âge, les plus jeunes ayant davantage modifié l’importance de ceux-ci que les plus âgés. Dans l’ensemble, les Belges sont plus attentifs à leurs achats aujourd’hui qu’avant la crise sanitaire. C’est le prix qui est le critère dont l’importance a le plus augmenté pendant la crise et l’attention sur ce critère restera importante après la crise. Comme cela était mesuré en 2020, les Belges ont plutôt l’intention de conserver ces comportements après la crise sanitaire.

Ce que les Belges entendent par consommation responsable

  • La notion de consommation responsable renvoie principalement à des aspects écologiques, locaux ou durables de la consommation (tous ces critères ont toujours une association de minimum 30% à la consommation responsable). Cette tendance vient confirmer ce qui avait été mesuré en 2020. Les Wallons associent davantage la consommation responsable à l’achat de produits locaux et à la réduction de leur consommation que les Flamands, qui eux identifient plus la consommation responsable comme l’achat de produits qui durent dans le temps.
  • L’association de la consommation responsable avec l’achat de produits équitables et éthiques est clairement moins évidente (moins de 15%) et n’évolue pas par rapport à 2020. L’association de la consommation responsable avec l’achat de produits équitables est malgré tout plus importante chez les plus âgés (17%). A l’inverse, chez les plus jeunes, l’association entre la consommation responsable et l’achat de produits éthiques est plus élevée (16%).
  • La promotion de la consommation responsable dépend davantage du consommateur pour 32% des Belges (principalement les Wallons et plus âgés) ou des entreprises pour 20% (plutôt les Flamands) que de l’Etat fédéral ou des pouvoirs locaux. Les plus jeunes sont moins nombreux à considérer que les consommateurs sont responsables de la promotion de la consommation responsable (24%). A l’inverse, ils sont plus nombreux à impliquer la grande distribution (12%).

Produits éthiques, équitables, bio, écologiques et locaux

  • La comparaison des différents types de produits montre que les produits locaux et biologiques sont particulièrement bien connus des Belges qui savent le plus souvent de quoi il s’agit exactement. Dans le cas des produits équitables, la notoriété reste bonne, mais une personne qui connait ses produits sur 4 ne sait pas exactement dire ce que cela recouvre. 42% des Belges de moins de 35 ans ne savent pas ce que signifie un produit équitable. La notoriété des produits éthiques chute légèrement (84%) et 4 personnes sur 10 qui ont déjà entendu parler des produits éthiques ne savent pas dire ce que cela signifie. Les Belges plus âgés et ceux ayant un niveau d’études plus élevé ont toujours une meilleure connaissance de la signification des différents types de produits. La compréhension de la notion de produits équitables est meilleure auprès des Wallons et des personnes habitant en milieu rural. Ce sont les Bruxellois qui ont la meilleure compréhension de la notion de produits éthiques.
  • L’analyse statistique des caractéristiques perçues des produits montre que les Belges font peu de distinction entre les produits équitables, éthiques, bio, écologiques et locaux, qu’il y a une relative confusion entre l’ensemble des produits et que ces derniers partagent de nombreuses caractéristiques communes.

Focus sur les produits équitables 

  • Ils sont 36% à ne pas identifier clairement les produits liés au commerce équitable, ce qui est en baisse par rapport à 2020 (29%). Ce sont les plus jeunes qui sont les plus nombreux à ne pas identifier clairement ses produits. Dans le cas des produits éthiques, ils sont 45% à ne pas pouvoir identifier de produits.
  • Paradoxalement, s’ils n’identifient pas clairement de quoi il s’agit, plus de la moitié (59%) des Belges considère qu’il est important de pouvoir acheter des produits équitables et particulièrement pour les plus âgés (67%). Il s’agit du deuxième produit le plus important à pouvoir acheter derrière les produits locaux. L’importance des produits locaux est en augmentation par rapport à 2020.
  • La notoriété des logos liés au commerce équitable est en légère progression par rapport à 2020. Il y a toujours 5 à 6% de Belges qui n’en connaissent aucun, mais pour ceux dont c’est le cas, ils en connaissent légèrement plus. Les Belges identifient en moyenne 6.3 logos différents en 2021. Les francophones identifient mieux les logos liés aux produits bio et les néerlandophones au commerce équitable. Ce sont toujours les logos Fairtrade et Oxfam qui sont les 2 logos les plus connus sur l’ensemble de la population. Le logo de l’agriculture biologique est par contre le logo bénéficiant de la meilleure notoriété auprès des francophones. Les plus jeunes reconnaissent significativement plus de logos différents que les Belges plus âgés.
  • Si les logos et labels sont bien connus, leur utilité est moins évidente. La moitié des Belges (plutôt les hommes) les ignore car ils ne comprennent pas la signification de la multitude des logos existants. L’autre moitié (plutôt les femmes) considère les labels comme des outils pratiques pour donner de l’information sur les produits.

Une législation sur le devoir de vigilance des entreprises ?

  • Plus de 8 citoyens sur 10 sont plutôt ou tout à fait en faveur d’une législation sur le devoir de vigilance des entreprises, qu’elle concerne la violation des droits humains dans le monde (travail forcé, travail illégal d’enfants…) ou la prévention des dommages environnementaux. Cette tendance se retrouve auprès de l’ensemble des Belges. La législation sur le devoir de vigilance des entreprises doit par contre se faire directement au niveau européen pour plus de la moitié des Belges (59%). Les plus jeunes et les Bruxellois sont significativement plus nombreux à considérer que la législation doit se faire au niveau national.
[1] Les données sont strictement représentatives de la population belge. L’échantillon a été redressé sur base du genre, de l’âge et de la province de manière à le rendre parfaitement représentatif de la population de référence. La marge d’erreur maximale pour cet échantillon est de 2,5%. Pour rappel, la marge d’erreur est la différence maximum entre la fréquence observée au sein de l’échantillon et la fréquence qui serait mesurée auprès de la population totale. Cette marge d’erreur est maximale pour une fréquence observée de 50%.
Credits photo: WFTO

Rapport complet

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